- sylvestre
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• 1836; autre sens 1802; silvestre « (animal) sauvage » v. 1265; lat. silvestris♦ Propre aux forêts, aux bois. ⇒ forestier. Le vieux forestier « sait fort bien discerner les bruits humains des rumeurs sylvestres » (Pergaud).♢ Pin sylvestre : espèce de pin commun et résistant, au tronc orangé vers la cime.Synonymes :sylvestreadj. BOT Qui croît en forêt. Pin sylvestre.⇒SYLVESTRE, adj.A. — HIST. NAT.1. BOT. [En parlant d'un végétal; qualifie gén. une espèce] Qui pousse naturellement dans la forêt; sauvage. Anémone, angélique, flore, menthe sylvestre; plantes sylvestres. [Mme Saint-Alban] entrait en revenant de promenade, riche de chèvre-feuille sylvestre, de bruyères rouges (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 188). La recherche du caoutchouc a commencé par « l'économie destructive » aussi bien dans l'Amazonie que dans l'Afrique tropicale. Et la « cueillette sauvage » du « caoutchouc sylvestre » continue (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 153).♦ Pin sylvestre.2. ZOOL. [En parlant d'un animal; qualifie gén. une espèce] Qui vit dans la forêt. Animal sylvestre. Cet appel du coucou sylvestre, si ouaté, si mêlé aux frondaisons et au crépuscule qu'il semble, plutôt qu'un bruit, une condensation (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 87).B. — Littéraire1. [En parlant d'une pers.] Qui vit dans la forêt; qui aime la forêt. Synon. sylvain. Caché parmi les branches, comme un dieu sylvestre et plein de désirs (MAURIAC, Chair et sang, 1920, p. 192). Et ils savent tous les bruits, ces enfants sylvestres, et que rien au crépuscule (...) ne peut les atteindre (LA VARENDE, Trois. jour, 1947, p. 219).— Empl. subst., rare. Personne qui vit en forêt, qui aime la forêt. Il y a si longtemps que je n'ai vu de forêt! Et je préfère tellement les hautes futaies à tous les aspects ou parfums de la montagne ou de la mer. Je suis un sylvestre (BLOY, Journal, 1906, p. 320).2. [En parlant d'un inanimé]a) [En parlant d'un lieu] Couvert de forêts. Synon. forestier. On donna à Asinari une cabane sous les sapins, en dehors du couvent. (...) dans ce désert rocailleux et sylvestre, la moindre idée était exquise (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 47).b) Relatif, propre aux forêts. Synon. forestier, sylvain. Écrivez-moi donc à quoi vous allez occuper vos heures sylvestres à Marly (LAMART., Corresp., 1835, p. 134). Byron aima cette solitude sylvestre et marine [La Pineta de Ravenne], qu'animait le bruit des cigales (MAUROIS, Byron, t. 2, 1930, p. 160).— P. méton. Vert sylvestre (rare). Vert foncé. Il s'est construit un lit de planches bien rabotées, peintes d'un vert sombre et sylvestre (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1475).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1351 « qui vient, dans les bois ou les forêts; sauvage » miel silvestre (J. LELONG, Liv. des peregrinacion [sic], ms. Berne, 125, f° 269a ds GDF.); mil. XIVe s. silveste (Entrée d'Espagne, 5077 ds T.-L.); 1803 sylvestre (BOISTE); 2. 1867 « relatif aux forêts » la botanique sylvestre (SAND, Corresp., t. 5, p. 172). Empr. au lat. class. silvestris, sylvestris « de forêt, couvert de forêt, boisé », dér. de silva, sylva. Fréq. abs. littér.:43.
sylvestre [silvɛstʀ] adj.ÉTYM. 1802, « qui pousse naturellement » (végétal); sens mod., 1836; repris du lat. sylvestris, ou anc. franç. silvestre « sauvage » (animal), v. 1265, sevestre « bois coupé dans la forêt », v. 1155, du lat. silvestris, de silva, sylva « forêt ».❖1 (…) ce champ à salades, ce potager sylvestre, rocheux et sphérique où votre Providence imprévoyante nous avait destinés à vivre nus, dans les grottes ou sous les arbres, nourris de la chair massacrée des animaux, nos frères, ou des légumes crus poussés sous le soleil et les pluies.Maupassant, l'Inutile Beauté, III, in Pl., t. II, p. 1218.2 (…) le vieux forestier à l'oreille exercée sait fort bien discerner les bruits humains des rumeurs sylvestres.L. Pergaud, De Goupil à Margot, I.♦ ☑ Loc. cour. Pin sylvestre : pin au tronc orangé vers la cime, d'une espèce commune, résistante.
Encyclopédie Universelle. 2012.